Reconnaître et résoudre une surcharge de travail
Se dépenser corps et âme pour son travail peut paraître noble et d’autant plus gratifiant que l’on aime sincèrement ce que l’on fait. Pourtant, on peut facilement se laisser dépasser et se retrouver avec une surcharge de travail pesante.
Réunions sans fin, liste de tâches à rallonge, brown-out, heures supplémentaires qui empiètent sur la vie personnelle… Les risques liés à une surcharge de travail ne sont pas à prendre à la légère. De plus, ils ont des conséquences aussi bien sur l’employé que sur l’entreprise. Alors, pour ne pas en arriver là, apprenez à identifier les premiers signes de surcharge et à réagir de façon appropriée.
Qu'est-ce qu'une surcharge de travail ?
On parle généralement de surcharge de travail lorsque la quantité de travail qu’un salarié doit effectuer dépasse ce dont il est capable. Il se retrouve alors débordé, ne sachant plus comment mener à bien son travail et finir les tâches qui s’accumulent.
Il n’existe cependant rien dans le Code du travail pour définir légalement ce qu’est une surcharge de travail. Cette notion est difficile à évaluer, car elle varie d’un individu à l’autre et en fonction du contexte.
Lorsque les tribunaux doivent évaluer une surcharge de travail, les juges tentent de s’appuyer sur des faits objectifs, tels que le nombre d’heures de travail, notamment les heures supplémentaires, qui s’étendent parfois sur le week-end et les soirées. Les juges peuvent aussi évaluer l’étendue des responsabilités, et déterminer si elles dépassent ce qui est fixé par le contrat de travail du salarié, ou encore les objectifs assignés, qui peuvent dans certains cas être intenables.
Quels sont les risques d’une surcharge de travail ?
Le principal risque d’une surcharge de travail est de mener l’employé vers un « burn-out » ou syndrome d’épuisement professionnel. Le burn-out peut causer une dépression plus ou moins sévère, qui peut s’étendre jusque dans la vie personnelle de l'employé.
Un salarié en burn-out n’est plus en mesure de mener à bien son travail, et sa santé mentale et physique est en jeu.
Sachez que l’employeur a une responsabilité par rapport au bien-être psychosocial de ses employés, puisque le Code du travail lui reconnaît une « obligation de sécurité quant à la santé physique et mentale de ses salariés ».
Cela peut arriver à tout le monde
Tout le monde peut être concerné par une surcharge de travail : dans le secteur privé comme dans le public, dans le cadre d'un poste à responsabilités ou non. Évidemment, certains secteurs d’activité, dans lesquels on travaille à flux tendu et sous pression, pourraient faire courir davantage ce risque à leurs employés. Mais de manière générale, aucun salarié n’est à l’abri d’une surcharge de travail : il convient donc de repérer les premiers signes pour réagir à temps.
Comment identifier une surcharge de travail ?
Puisque la loi n’encadre pas la notion de surcharge de travail, c’est souvent à l’employé de l’évaluer en étant vigilant face à la quantité de travail accumulée.
Généralement, la surcharge de travail se manifeste d'abord de façon cachée, via des symptômes physiques et des effets sur l’humeur.
Les premiers signes que vous pouvez repérer sont par exemple le fait de vous sentir constamment irrité, d’avoir des sautes d’humeurs fréquentes ou de ne plus maîtriser vos émotions. Si vous perdez votre sang-froid face à vos collègues ou fondez en larme devant une situation stressante, soyez attentif : ce sont peut-être les premiers signes d’une surcharge de travail.
Des symptômes corporels
Le corps peut lui aussi communiquer ce stress et ce mal-être par différents symptômes.
Par exemple si vous vous sentez en permanence fatigué, et ce même si vous dormez suffisamment, ou bien que vous êtes en repos pour le week-end. Vous pouvez avoir l'impression que vous n'arrivez plus à récupérer physiquement.
À l’inverse, certaines personnes sont incapables de trouver le sommeil à cause du stress et sont sujettes à des insomnies à répétition. Parfois même, il est possible de ressentir des douleurs physiques, en particulier aux niveaux du dos et du cou, qui témoignent du stress généré par cette surcharge de travail.
Demander de l’aide pour évacuer la surcharge de travail
Si vous pensez faire face à une surcharge de travail, la première chose à faire est de demander de l’aide. Que ce soit dans la vie personnelle ou professionnelle, demander de l’aide n’est jamais chose facile. Pourtant, c’est souvent la clé de nombreux problèmes.
Soyez conscient que si vous souffrez d’une situation au travail, l’entreprise en pâtit également puisque vos performances diminuent. Il est donc dans l’intérêt général que vous retrouviez votre bien-être au travail.
En parler à un supérieur
Prenez le temps de demander un entretien à votre supérieur hiérarchique pour lui exposer la situation. Parlez-lui de votre ressenti et des symptômes que vous éprouvez sans craindre son jugement. Il est probable que ce dernier n’a pas eu conscience de la charge de travail que vous assumiez jusqu’à présent.
En abordant les différents points qui vous pèsent, il est probable que vous arriverez à trouver des solutions ensemble. Cela fera peut-être réaliser à votre manager qu’il est temps de renforcer les équipes en embauchant de nouvelles personnes. Ou peut-être vous proposera-t-il de prendre quelques jours de congés pour déconnecter et vous ressourcer.
Chiffrez le problème : nombre de réunions, de personnes encadrées...
Essayez de ne pas être dans le conflit ni le reproche en exposant votre situation. Et ne vous blâmez pas non plus. Pour y parvenir, il vaut mieux s'en tenir aux faits objectifs.
Avant l’entretien avec votre supérieur, prenez le temps de noter votre activité quotidienne des jours ou semaines passées. À combien de réunions de travail avez-vous assisté ? Combien de temps avez-vous passé sur tel dossier ? Combien de personnes encadrez-vous au quotidien ?
Listez également les heures supplémentaires que vous avez effectuées, preuve de votre volonté d’accomplir vos tâches.
Savoir communiquer une surcharge de travail et dire non
Si vous sentez que vous êtes dans une situation d'équilibre fragile et que votre supérieur vous demande d’assumer de nouvelles responsabilités ou de prendre en charge de nouveaux dossiers, réagissez avant d’être au pied du mur.
Si accepter ces nouvelles tâches est synonyme d’une surcharge de travail, il faut avoir la force de refuser. Dire non est toujours compliqué, en particulier dans le monde du travail. Par crainte que votre employeur pense que vous ne travaillez pas assez ou que vous n’êtes pas à la hauteur, il est possible que vous n’osiez pas refuser.
Pourtant, il est préférable de refuser une tâche en amont plutôt que de se laisser déborder par la suite. Argumentez votre refus et exposez votre manque de temps ou de moyens. En discutant des raisons qui vous poussent à refuser cette nouvelle tâche, vous démontrez également à votre employeur votre sens de l’anticipation et votre caractère raisonnable. Celui-ci sera alors sûrement plus enclin à répartir le travail autrement.
Organiser son travail pour ne pas se laisser déborder
Parfois, le stress induit par une surcharge de travail ne nous permet pas de voir clairement où nous en sommes. Il arrive que l’on se sente débordé, incapable de faire face, du fait même de ce stress.
Il est alors important d’apprendre à s’organiser et de prendre le temps de lister et évaluer ses tâches pour réussir à souffler et relativiser. Oubliez la classique to-do list sur post-it et lancez-vous dans des méthodes d’organisation et de planification du travail plus efficaces.
Adoptez les méthodes SMART, Getting things done, etc.
Apprenez à gérer votre temps et vos projets avec des techniques telles que la méthode SMART, qui fixe des indicateurs de performances. Ainsi, vous pourrez mesurer de façon objective l’étendue des progrès.
La méthode « Getting Things Done » (que l’on pourrait traduire par « bien faire les choses ») est également très efficace pour organiser son travail quotidien. Par une exécution immédiate des tâches du jour, cette méthode a l’avantage de demander peu d’organisation et de libérer l’esprit efficacement.
Ce ne sont que des exemples parmi d’autres : il existe de nombreuses méthodes pour s’organiser au travail. À vous de les tester afin de trouver celle qui vous correspond le mieux.
À lire également : Objectifs SMART : comment élaborer et suivre un projet ?
Fixez-vous des échéances plus pratiques
N’hésitez pas à vous fixer des deadlines personnelles plus pratiques : cela vous aidera à combattre la procrastination qui peut être le résultat du fait de ne pas savoir par où commencer. Fixer des dates et les associer à des résultats clairs vous aidera à prioriser.
Enfin, dans un monde moderne où nous sommes sursollicités, en particulier par nos smartphones, apprenez à déconnecter. Lorsque vous êtes concentré sur une tâche, mettez votre messagerie professionnelle sous le statut d'indisponibilité et votre téléphone en mode avion ou « ne pas déranger ».
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