Les chiffres ne mentent pas : le burn-out toucherait 1 cadre sur 2 aujourd'hui en France, d'après des enquêtes récentes. Ce constat alarmant nous fait nous poser des questions sur les solutions qui existent pour améliorer l’expérience collaborateur. Le management bienveillant est sans doute une aide pour le bien-être de vos équipes et pour maintenir les employés au sein de l'entreprise.
Comment alors entretenir une culture bienveillante, et faire en sorte que tout l'écosystème de travail profite de cette compréhension et de ce respect envers l'autre ? Voici quelques indicateurs précieux pour analyser la situation française actuelle et comment surmonter ce scénario.
La bienveillance en France, où en sommes-nous ?
Le bilan de l'expérience salariée laisse à désirer, avec une hausse de démissions de 2,7 % en début d'année, selon les données de la Dares (Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques). Le taux est au plus haut depuis la crise économique de 2008-2009, même si le phénomène n'est pas inédit, car plusieurs vagues de démission ont déjà eu lieu au fil des années. En quoi ces chiffres concernent-ils la culture bienveillante ?
Repenser le management est l'une des clés pour améliorer la qualité de vie au travail et tout ce qui l'entoure, encore plus quand le taux d'engagement des employés est au plus bas, avec la France en avant-dernière place (6 % d'engagement), devant l'Italie. Selon le même rapport élaboré par Deloitte, la préoccupation quotidienne, le stress et la colère font aussi partie de la routine de travail d'une bonne partie des Français.
Quand on regarde une autre étude très complète de Gallup sur le burn-out (en anglais) on constate que l'une des premières raisons de celui-ci est le « traitement injuste au travail », suivi d'une charge de travail ingérable, d'une communication peu transparente avec les managers et du manque de soutien de ces derniers. Autrement dit : tout l’inverse du management bienveillant.
Faire progresser ces indicateurs dans le bon sens passe par une gestion humaine, qui met en valeur l'employé et son travail. La bienveillance reste la clé pour une meilleure qualité de vie au travail.
Les indispensables pour un management plus humain
Quels sont les bases d’un management plus bienveillant et empathique ? Quelles soft skills vos managers devront-ils mettre en place pour plus de fluidité et d'écoute au sein de leurs équipes ?
Un ingrédient essentiel est l'empathie, c'est-à-dire la capacité de se mettre à la place de l'autre et de comprendre ses besoins. D'ailleurs, cultiver cette empathie au travail serait un remède à la lassitude et permettrait à 61 % des employés d'être plus enclins à innover, et à 76 % d'être plus investis dans leur mission. Cela étant dit, offrir un environnement plus compréhensif et humain devrait être l'une des ambitions principales des managers.
Les qualités d'un manager bienveillant
En plus de l'empathie, d'autres qualités sont requises, comme :
- Ajouter du sens au travail et aux tâches quotidiennes : un manager saura à la fois coordonner une équipe et faire en sorte d'apporter un but précis à chaque activité. Il fournira à son équipe la certitude que leur travail est important et porte une valeur. Cette valeur ajoutée est très importante pour l'engagement des employés, qui doivent comprendre que leur travail et leur savoir-faire sont précieux.
- La capacité d'être transparent : pour gagner la confiance des équipes, vos managers devront être honnêtes et transparents. Cela passe par une gestion de conflits efficace et humaine, par un dialogue ouvert et sain. Les salariés doivent se sentir à l'aise lorsqu'ils exposent leur opinion pendant les réunions. Pour mesurer cette ouverture, n'hésitez pas à élaborer des enquêtes et évaluations à 360°.
- L'aisance à remercier et encourager : un bon manager saura s'imprégner du rôle de leader pour encourager et mener ses équipes toujours plus loin. Il doit les inciter à gagner en confiance au fil du temps, développer et dévoiler leurs talents. Remercier leurs efforts est indispensable et fait partie des principes basiques d'humanité et de respect.
- Accorder de l'autonomie : de la même façon que les salariés doivent faire confiance aux managers, les managers doivent se fier à leurs équipes. Ils savent déléguer et mettre leur égo de côté pour accueillir les idées et les prises de décision. Ils ont conscience qu'ouvrir la voie à cette autonomie ne peut que les faire grandir.
- Admettre l'erreur : une gestion bienveillante sait faire face à des erreurs qui peuvent apparaître au quotidien, car il vaut mieux essayer et se tromper que de ne rien faire. Les salariés savent qu'ils pourront compter sur la compréhension de leurs managers au cas où les choses ne se passent pas comme prévu.
- Être à l'écoute : même avec une routine assez chargée, le manager doit trouver une place pour écouter ce que ses collègues ont à dire. Cette communication bienveillante pourra resserrer les liens avec les salariés, encore plus avec des réunions one-to-one, où ils vont prendre le temps d'une conversation pour aligner les objectifs et discuter des défis du quotidien.
En bref, en temps de télétravail, cette empathie et cet accompagnement s'avèrent encore plus appréciables, étant donné les frontières ténues entre vie privée et professionnelle. Certains employés peuvent subir un épuisement professionnel. Il vaut mieux redoubler d'empathie avec les équipes à distance et renforcer le suivi hors des murs du bureau.
Penser au quotidien des managers
Veiller à ce que vos managers appliquent la bienveillance au travail est important, mais il ne faut pas oublier de penser à eux et les aider à gérer autant de responsabilités.
Les femmes sont les plus touchées, avec une vague de démissions de managers sans précédent, selon des études récentes. Jamais autant de femmes managers n'ont claqué la porte auparavant ! Avec des salaires inférieurs à ceux des hommes, un manque de promotions et de flexibilité, cette balance entre vie personnelle et professionnelle finit parfois par ne plus valoir la peine. Résultat : 43 % des cadres dirigeants sont en burn-out contre 31 % des hommes faisant partie de la même catégorie.
Le désir de flexibilité semble peser plus pour les femmes : c'est l'une des principales raisons de démission, selon la même étude. Un changement managérial est par conséquent nécessaire pour augmenter la rétention et l'inclusion des femmes managers.
Les limites du management bienveillant
L'excès est dangereux. Dans ce sens, la bienveillance a aussi ses limites, et peut compromettre l'environnement de travail quand :
- Le management bienveillant devient paternaliste, autrement dit, quand il infantilise ses collaborateurs. Exemple : le manager qui ne prend pas au sérieux les blocages et problèmes de son équipe.
- La gestion devient intrusive, c'est-à-dire que le manager se veut beaucoup trop informel et pose des questions très personnelles à ses équipes. L'intrusion se produit aussi quand le manager utilise des informations personnelles des membres de son équipe pour prendre des décisions professionnelles.
- Le management ne s'attaque pas à la source des problèmes. Exemple : des salariés qui se montrent anxieux et stressés et à qui on offre un baby-foot au bureau. Cela n’est pas une réponse managériale au malaise.
Que retenir sur le management bienveillant ?
La gestion bienveillante a comme priorité l'expérience salariée et son bien-être. Elle est l'une des solutions vers un mode de travail plus empathique, souple et accueillant, et par conséquent, plus apte à retenir et engager ses employés sur du long terme.
En renforçant l'empathie, le respect, l'écoute, ainsi que l'autonomie et la flexibilité, les managers encouragent le dialogue et assurent une gestion humaine, d'autant plus importante dans un contexte où le télétravail persiste et où le travail hybride est monnaie courante.
La bienveillance est également un ingrédient sine qua non pour l'innovation et l'engagement des employés, deux facteurs essentiels pour le succès de n'importe quelle entreprise.
Investir dans un management humain et former vos managers aux soft skills est une décision prometteuse pour améliorer les données contemporaines peu optimistes, augmentant la rétention et le sentiment d'appartenance.