L’activité de recrutement en France s’est intensifiée au milieu de l’été, à partir de mi-juillet, et dans la perspective de la rentrée de septembre. Ainsi, au 10 septembre 2021, le volume d’offres d’emploi est de 16,5 % supérieur à son niveau de référence pré-pandémie. En quelque sorte, on a effacé la crise sur le marché du recrutement.

Le marché du travail français est donc de plus en plus sous tension, avec un volume d’offres d’emploi supérieur à la demande. Pour preuve, s’il fallait en moyenne 23 jours pour pouvoir une annonce sur Indeed avant la crise, ce délai est passé aujourd’hui à 28 jours. Les secteurs les plus touchés par la pénurie de main d’oeuvre sont l’hôtellerie-restauration (en cause la réorientation de nombreux professionnels ayant quitté le secteur), la construction, et le stockage-entreposage (parallèlement au développement de la vente à distance).
Si on regarde plus en détail les secteurs qui recrutent plus qu’avant la crise, on retrouve en premier lieu les métiers de la santé, de l’hygiène et les services de proximité ou à la personne.
Métiers pour lesquels les recrutements ont repris | Évolution |
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Soins personnels et à domicile | +99 % |
Soins infirmiers | +96 % |
Garde d'enfants | +92 % |
Services de proximité | +62 % |
Hygiène et propreté | +60 % |
À l’inverse, les recrutements dans le secteur aérien ou l’ingénierie (civile, électrique, chimique) souffrent toujours, faisant peser une lourde menace sur la santé de l’industrie française.
Métiers pour lesquels les recrutements restent en baisse | Évolution |
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Secteur aérien | -38 % |
Génie civil | -23 % |
Mathématiques | -21 % |
Génie électrique | -21 % |
Assurance | -18 % |
Sur les derniers mois, ce sont surtout les métiers du tourisme et de la restauration qui ont accéléré leurs recrutements, depuis mai dernier. Une reprise d’autant plus attendue que ces métiers ont été en première ligne du choc de la crise.

À noter cependant que cette embellie profite à l’emploi salarié (notamment dans le privé), mais que l’intérim a perdu des emplois. En 2020, l’intérim a absorbé une grosse partie du choc de la crise et ne profite pas du rebond aujourd’hui. Puisque les entreprises ont du mal à recruter dans certains secteurs, notamment dans la construction qui est traditionnellement grosse consommatrice d’intérim, les employeurs sont incités à proposer des contrats plus attractifs aux candidats. D’où le retrait de l’intérim au profit des CDD et CDI.