En un an, les salaires proposés dans les offres d’emploi sur Indeed en France ont augmenté de 2,7 % en moyenne, soit un peu moins que l’indice des prix à la consommation calculé par l’Insee (2,8 %) qui sert de référence pour l’inflation. La situation est néanmoins très contrastée en fonction des métiers.
De fortes hausses de salaire à l’embauche pour les services à la personne et la santé
Métier | Évolution des salaires dans les offres | Variation des clics par annonce relatifs |
---|---|---|
Garde d'enfants | +7,0% | +14,4 |
Soins infirmiers | +6,0% | -23,8 |
Services de proximité | +4,9% | -7,6 |
Soins personnels et à domicile | +4,8% | +6,8 |
Propreté et hygiène | +3,6% | +2,7 |
Développement de logiciels | +3,5% | +8,7 |
Service clients | +3,5% | +11,4 |
Restauration | +3,0% | +15,1 |
Vente de détail | +3,0% | +28,4 |
Moyenne des métiers | +2,7% | - |
Les secteurs des services à la personne, de la santé et de la propreté/hygiène affichent des augmentations de salaire dans les offres de 3,6 % à 7,0 %. Il s’agit de métiers pour lesquels, avant même la crise, il était compliqué de recruter en raison de la pénibilité des postes les plus souvent proposés (horaires décalés, travail physique, environnement stressant, etc.). Les recruteurs dans ce secteur des services à la personne ont néanmoins pris acte de la pénurie de candidats et choisi de proposer des salaires plus élevés.
De son côté, le secteur de la garde d’enfants profite de l’augmentation de la richesse des ménages les plus aisés observée dans le sillage de la crise, avec 7,0 % d’augmentation des salaires dans les offres sur un an en décembre 2021.
L’attractivité relative de ces métiers gagne 14,4 points sur la période observée, alors que plus globalement, depuis le 1er février 2020, elle affiche une baisse de 22,9 points.
Les soins infirmiers et les services de proximité bénéficient d’augmentations respectives de 6,0 % et 4,9 %, sans conséquence sur leur attractivité relative (la dégradation de leur attractivité relative sur la période décembre 2020-décembre 2021 est sensiblement la même que celle observée depuis le 1er février 2020).
Ces secteurs sont en outre portés par des tendances de long terme comme le vieillissement de la population, l’accroissement du taux d’activité féminin ou la progression des préoccupations de santé personnelle, en plus d’être à l’abri des progrès de l’automatisation. Ils représentent donc des débouchés sûrs pour les candidats.
Une équation plus difficile pour les métiers sans télétravail dans les secteurs à faibles marges
D’autres secteurs comme la construction, la comptabilité, l’administration système & réseaux ou encore le transport routier, voient au contraire leurs salaires progresser moins vite que la moyenne dans les offres d’emploi, alors que l’attractivité relative de ces métiers pour les candidats s'est dégradée sur la période observée. Les postes dans la construction et le transport routier ne se prêtent par ailleurs pas au télétravail, ce qui rend la tâche des recruteurs encore plus difficile. Les métiers qui enregistrent les baisses d’attractivité les plus importantes sont en effet ceux pour lesquels la présence sur site pendant tout le temps de travail est indispensable.
Par ailleurs, la plupart de ces métiers sont fortement exposés au cycle économique, ce qui rend le contexte actuel très incertain pour les entreprises. L’impact toujours important du virus sur l’activité et la hausse des coûts des matières premières peuvent comprimer les marges, comme dans le secteur de la construction. Dans cette situation, la marge de manœuvre pour augmenter les salaires afin d’attirer des candidats n’en est que plus limitée.