Les conditions de travail font référence à tous les éléments qui déterminent le cadre dans lequel une personne exerce son travail. L'ensemble de ces conditions englobe les aspects matériels (équipements, sécurité), organisationnels (horaires, hiérarchie), économiques (rémunération, avantages) et psychosociaux (charge de travail, stress).
Les modalités de travail jouent de toute évidence un rôle clé dans la santé et le bien-être des salariés. Ainsi, penser à l'amélioration des conditions de travail constitue une suite logique pour les entreprises souhaitant maintenir et augmenter la performance de leurs collaborateurs.
Dans un contexte de forte compétitivité et de pénurie de talents, veiller à rendre le cadre de travail plus attrayant est l'une des façons de se démarquer de la concurrence. Cela dit, quels indicateurs récents considérer pour peaufiner l'expérience salariée ? Quelles transformations doivent éclore pour répondre aux besoins actuels des employés ? Voici nos découvertes.
Les conditions de travail en France et en Europe
Une enquête réalisée en 2021 par la Fondation européenne pour l'amélioration des conditions de vie et de travail (Eurofound) a permis d'identifier des données précieuses. Menée en pleine pandémie de COVID, l'étude repose sur des interviews de 27 États membres de l'Union européenne.
Données sur les conditions de travail
Des différences en termes de qualité d'emploi sont perceptibles, avec la France en 29 ᵉ place sur les 36 pays classés (figure 35 p 52). Pour 5 % des salariés français, les modalités de travail sont extrêmement tendues, tandis que 11 % les déclarent comme fortement tendues et 22 % comme plutôt tendues. 27 % des sondés affirment avoir peu de moyens d'action pour changer la situation et seulement 34 % estiment avoir des ressources suffisantes ou de bonne qualité pour exercer leur profession.
Concernant les autres pays présents dans les premières positions du classement, à l'instar des Pays-Bas, du Portugal, du Danemark et de l'Estonie, ce travail tendu représente moins d'un quart des travailleurs. La population de travailleurs de chaque pays doit aussi être considérée, en plus des différentes politiques en matière d'emploi et de travail, notamment pendant la période de crise sanitaire.
Les domaines de la santé, du transport et de l'agriculture toujours en détresse
Il est important de signaler que l'étude a pris en compte différents profils de travailleurs (en contrat permanent, apprentis, travailleurs temporaires, sans contrat et indépendants). La forte tension, par exemple, est plus fréquente chez les travailleurs sans contrat.
Sans surprise, les opportunités de travail rattachées au domaine de la santé, du transport et de l'agriculture sont les plus tendues (valable pour tout le territoire européen). Améliorer les conditions de travail, tant physiques que psychosociales, reste une urgence pour les entreprises de ces secteurs.
Les inégalités entre hommes et femmes persistent
Les conditions de travail varient aussi en fonction du genre. Les hommes, par exemple, sont plus exposés aux contraintes physiques (exposition au bruit et aux produits chimiques, entre autres).
Quant aux femmes, elles sont plus exposées à tous les autres risques. De ce fait, les contraintes comme le travail intense, l'instabilité du poste, le manque de reconnaissance et d'autonomie, ainsi que les conflits de valeur, sont plus présents chez les femmes.
Il s'agit d'une disparité flagrante qui nous fait réfléchir sur la place du genre dans le monde professionnel, et sur la nécessité de transformer les conditions de travail pour que l'égalité de chances soit enfin équilibrée.
D'ailleurs, selon la même étude d'Eurofound, en 2021, seul un salarié sur cinq travaillait dans un cadre respectant l'égalité de genres. Le manque de représentativité des femmes dans les hautes fonctions est également d'actualité : seul un tiers des travailleurs avaient une femme comme supérieure hiérarchique.
La reconnaissance des femmes, suivi de la promotion interne, reste un levier pour augmenter leur représentativité : un sujet à ne pas négliger lors de la structuration des modalités de travail. De plus, la diversité, l'équité et l'inclusion restent les principales tendances en matière d'emploi de 2023.
Comment faire progresser les modalités de travail ?
Il existe plusieurs moyens de développer les conjonctures de travail, comme :
- La négociation collective, en proposant une négociation entre les représentants des salariés et ceux de l'employeur. Cette discussion peut évoquer des aspects très divers, comme la durée du travail, la rémunération, les aménagements de l'espace de travail, les congés et la flexibilité. À savoir : les horaires atypiques ou imprévisibles font partie des conditions qui contribuent le plus aux difficultés de recrutement.
- La loi et la réglementation, en comptant sur le pouvoir public pour la modification des conditions de travail. Cela passe par l'adoption d'une loi ou de réglementations spécifiques. Exemple : la loi sur les 35 heures, votée en France en 2000 (le temps de travail annuel a baissé de 350 heures depuis 1975).
- Le dialogue social entre l'employé et l'employeur. C'est une négociation essentielle pour repérer les améliorations souhaitées en matière de qualité de vie au travail. L'employeur pourra mettre en place une enquête ou un sondage pour recueillir les ressentis des salariés sur leur quotidien.
- L'engagement individuel, avec la participation de chaque salarié. Il pourra s'informer sur les conditions liées à son travail, ses droits, et présenter ses revendications auprès de son employeur ou représentants syndicaux.
Veiller aux conditions rattachées au monde du travail et les améliorer est un impératif pour l'attraction et la rétention de talents, sans compter la diminution du turnover. Des modifications doivent aussi avoir lieu pour mener à l'égalité des sexes et assurer une meilleure qualité de travail en France, indépendamment du profil de travailleur.