Une communication candidat efficace lors du processus de recrutement est la clé pour comprendre en profondeur le chercheur d'emploi ainsi que ses attentes vis-à-vis de l'entreprise. Cependant, la réalité s'avère souvent plus complexe que la théorie. Selon un sondage récent d'OpinionWay pour Indeed, seulement 16 % des candidats considèrent la communication avec les recruteurs comme étant « tout à fait facile ». Quels obstacles doivent être levés pour un dialogue fluide entre recruteur et postulant ? Voici nos constats sur la communication candidat en chiffres.
La pertinence du ciblage des profils
Avant de traiter des difficultés de communication rencontrées lors des entretiens avec les candidats, abordons un élément fondamental : le ciblage des profils. Selon l'enquête d'OpinionWay pour Indeed, 76 % des recruteurs n'ont pas clairement défini le profil qu'ils souhaitent recruter. Ce constat est révélateur des défis auxquels sont confrontés les recruteurs à l'ère contemporaine, surtout dans un environnement dans lequel les métiers tech abondent et où leur complexité peut prêter à confusion. D'ailleurs, plus d'un tiers des candidats affirment que ce manque de ciblage rend la communication pendant l'entretien particulièrement complexe.
Une lacune en matière de communication peut également s'installer entre les managers et les recruteurs, qui rencontrent des difficultés à discuter clairement du profil idéal du candidat, notamment concernant ses soft skills et hard skills.
L'importance de maîtriser les codes actuels
La communication candidat repose par ailleurs sur la maîtrise des codes adéquats pendant l’entretien d’embauche. Face aux évolutions actuelles du marché de l'emploi et aux attentes spécifiques de la génération Z, ces codes ont évolué. À ce titre, nombreux sont les recruteurs et les candidats qui s'accordent à dire que les recruteurs ne disposent pas toujours des bonnes pratiques pour communiquer efficacement avec les chercheurs d'emplois.
En d'autres termes, instaurer une certaine proximité lors des échanges rassure les candidats : l'humour, par exemple, est perçu positivement par 60 % d'entre eux, et le tutoiement est apprécié par la moitié d'entre eux. Il est donc essentiel de réfléchir aux codes de communication et à la manière dont les recruteurs interagissent avec les candidats. D’ailleurs, ces codes, notamment le tutoiement, sont susceptibles de varier selon l’âge et le secteur d’activité, et peuvent être perçus comme une discrimination.
Cette interaction a également évolué en réponse à la plus grande aisance des jeunes générations durant l'entretien. En effet, 86 % des recruteurs estiment qu'ils osent aujourd'hui exprimer leurs attentes plus librement qu'il y a quelques années. Cette attitude est généralement appréciée par les recruteurs. Cependant, des difficultés peuvent surgir lorsque les candidats réclament des avantages non prévus par l’entreprise, compliquant la fluidité de la communication.
La rémunération au cœur des enjeux de la communication candidat
Une description de poste claire et pertinente est essentielle pour attirer les bons candidats. Selon ce même sondage, 66 % des candidats considèrent que la rémunération est une information fréquemment absente des annonces d'offres d'emploi, de même que les avantages proposés par l'entreprise.
Pourtant, indiquer le salaire sur l’offre peut constituer un atout majeur, tant pour optimiser le temps consacré à la négociation salariale que pour prévenir les discriminations lors du recrutement et attirer des profils en tension. Cette transparence salariale est même considérée comme un aspect clé sur le marché du travail en Europe.
Des lacunes pendant l’entretien d’embauche
Lors de l'entretien, la question du salaire demeure toutefois délicate pour 26 % des recruteurs qui se disent mal à l'aise à l'idée d'aborder le sujet de la rémunération, perçu par certains comme tabou. Cette donnée interpelle, d'autant plus que la grande majorité des candidats serait rassurée si le recruteur prenait l'initiative de traiter cette question.
En ce qui concerne les avantages, comme la possibilité du travail hybride ou « full remote », et les horaires offerts par l'entreprise, 93 % des recruteurs s'attendent à ce que les candidats abordent ces sujets lors de l'entretien. Il en va de même pour le nombre de jours de congé : bien que ces thèmes soient au cœur des préoccupations et du bien-être des employés, les recruteurs espèrent toujours que ce soit les candidats qui les abordent. En contrepartie, ces derniers ne se sentent pas toujours à l'aise de poser des questions à ce sujet. Résultat : une lacune de communication peut s'installer.
Surpasser le flou pour mieux s’en sortir
En raison de ces lacunes de communication susceptibles d'émerger, les candidats risquent de ne pas exprimer clairement leurs attentes professionnelles, un obstacle qui pourrait compromettre l'entretien et, par conséquent, l'ensemble du processus de sélection. D'ailleurs, 67 % des recruteurs estiment avoir déjà commis une ou plusieurs erreurs de recrutement en raison d'un manque de questions et d'interactions pendant l'entretien.
Trouver le juste équilibre demeure la stratégie idéale lors d'un entretien d'embauche. Cela nécessite un bon dosage entre le recruteur, qui doit aborder les points essentiels pour le candidat, et ce dernier, qui doit être encouragé à évoquer ses interrogations et remarques concernant le poste.
Laisser la parole au candidat
Éviter le flou et le manque de précision relève de la responsabilité du recruteur. Ce dernier doit veiller à ce que le candidat dispose de tous les éléments nécessaires pour prendre sa décision, en plus de lui laisser l'occasion de s'exprimer. Dans ce contexte, 61 % des chercheurs d'emploi estiment que les recruteurs ne leur accordent pas suffisamment d'espace pour parler des sujets qui leur tiennent à cœur. Un constat qui devrait inciter les recruteurs à revisiter leur stratégie afin d'améliorer la communication avec les candidats et d'affiner l'ensemble du processus de recrutement.